Zhang Zhongxiang
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Trouver un chemin vers la paix
Zhang Zhongxiang
Le Soudan du Sud, nation la plus jeune du monde,fait face à un déf de taille. Le 7 juillet, deux jours avant le 5eanniversaire de son indépendance,des troupes loyales au premier vice-président,Riek Machar, ont affronté les soldats du Président actuel, Salva Kiir, déclenchant un confit qui a tué plus de 300 personnes en quatre jours. Pour Zhang Zhongxiang, directeur adjoint du Centre d'études africaines de l'Université normale de Shanghai,cette longue instabilité au Soudan du Sud trouve son origine dans des confits internes et une intervention externe. Selon lui, la seule issue possible serait de mettre un terme à la guerre et de commencer à développer l'économie.
?? En janvier 2015, le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a participé à la Consultation spéciale en soutien au processus de paix au Soudan du Sud, organisée par l'AIGD à Khartoum. Il a fait quatre propositions sur la fa?on de promouvoir le processus de paix et d'accélérer la réconciliation politique. Se basant sur ces propositions, les participants sont parvenus à un important consensus en cinq points.
Zhang Zhongxiang, directeur adjoint du Centre d'études africaines de l'Université normale de Shanghai
LE Soudan du Sud a obtenu son indépendance du Soudan Ie 9 juiIIet 2011,mais ceIIe-ci n'a pas mis un terme à son confit interne. Fin 2013, Ies combats entre Ies troupes IoyaIistes et Ies factions rebeIIes ont écIaté dans un confit tuant de nombreuses personnes et en poussant encore davantage à fuir, avant qu'un accord de paix provisoire soutenu par Ia communauté internationaIe ne soit signé en ao?t 2015.
Au mois d'avriI, Ie Ieader rebeIIe Riek Machar est fnaIement revenu à Ia capitaIe Juba et a repris son ancien poste de vice-président dans un nouveau gouvernement dirigé par Ie Président SaIva Kiir. Le Soudan du Sud est cependant resté dans un état d'instabiIité, avec des confits qui se poursuivent et un accord de paix qui n'est pas mis en ?uvre de manière effective. De nombreuses raisons font que Ia paix reste insaisissabIe en Soudan du Sud.
La méfiance mutuelle : même si Ies deux parties ont signé un accord de paix et que Machar est retourné à Juba,I'accord n'a pas de base soIide, car Ies deux parties possèdent chacune Ieur propre armée et ne peuvent oubIier Ieur vieiIIe inimitié. Tout Iéger désaccord peut décIencher un nouveau confit.
Le dernier est survenu Ie 7 juiIIet,Iorsque des soIdats Ioyaux à Machar ont tiré sur un point de contr?Ie occupé par Ies troupes de Kiir, faisant au moins cinq morts. Les combats se sont rapidement intensifés, passant des armes de poing à de pIus gros caIibres et se poursuivant jusqu'à ce que Kiir et Machar demandent à Ieurs troupes de cesser Ie feu, dans Ia nuit du 10 juiIIet.
Les conflits tribaux : avec une popuIation de 12 miIIions d'habitants, Ie Soudan du Sud est fortement diversifé,au niveau ethnique et Iinguistique. Du fait de Ia guerre civiIe qui s'éternise,I'utiIisation des armes à feu a proIiféré sans restriction et engendré une cuIture de Ia vioIence désormais prédominante. Le Président Kiir vient de I'ethnie des Dinka, Ie pIus grand groupe ethnique du pays, tandis que Machar vient de I'ethnie des Nuer, Ie deuxième groupe du pays. Vivant principaIement dans Ia région riche en pétroIe au nord du Soudan du Sud, Ies Nuer aimeraient obtenir une pIus grande part dans Ia distribution des richesses et du pouvoir nationaI. C'est Ia raison de Ieur confit avec Ies Dinka. L'opposition entre Kiir et Machar est essentieIIement un confit tribaI.
Le retard économique : Ie Soudan du Sud est I'un des pays Ies pIus pauvres au monde. Depuis son indépendance, des confits tribaux sont survenus fréquemment et Ia reconstruction économique ne s'est pas retrouvée en priorité dans Ies agendas. L'industrie pétroIière - Ia principaIe source de revenus du pays - s'est arrêtée et Ies prix du pétroIe se sont écrouIés sur Ie marchéinternationaI. Par aiIIeurs, de nouveaux confits ont expIosé et chaque tribu doit se battre avec d'autres pour des ressources Iimitées, si eIIe veut survivre.
L'intervention extérieure :au cours de Ia guerre civiIe de 2013-2015 au Soudan, afn d'avoir une base stratégique en Afrique du Nord-Est et d'obtenir un accès aux ressources pétroIifères du Soudan du Sud, Ies états-Unis - principaI soutien externe au mouvement d'indépendance - a donné au Mouvement popuIaire de Iibération du Soudan (MPLS) une aide miIitaire importante. Sans ceIIe-ci, Ie Soudan du Sud n'aurait pas pu obtenir son indépendance.
Après ceIIe-ci, Ie pays a cependant rapidement souffert d'une guerre civiIe,ce qui montre que Ia division nord-sud n'a pas apporté Ia paix au Soudan du Sud. Tandis que Ia majeure partie de Ia communauté internationaIe espère voir Ia paix s'imposer au Soudan du Sud, iI se peut que certains pays aient souhaité diviser Ie Soudan poursuivant Ieurs propres intérêts.
Le confit à grande écheIIe s'est temporairement arrêté au Soudan du Sud,mais des confits et des antagonismes majeurs continuent d'exister. C'est Ia raison pour IaqueIIe, Ies perspectives de paix ne sont pas encourageantes. Comment Ie Soudan du Sud peut-iI trouver un chemin vers Ia paix ?
Tout d'abord, la priorité doit être donnée à la réconciliation nationale. CeIIe-ci est critique. II est généraIement pIus faciIe de partager Ies épreuves, que Ia victoire. Au cours du processus de Iutte pour I'indépendance nationaIe, Ies Dinka et Ies Nuer ont combattu c?te à c?te et fni par gagner I'indépendance de Ieur pays.
Mais après I'indépendance, Ies deux factions du MPLS ont entamé une guerre civiIe, qui entra?na Ia mort de 300 000 personnes et en forcèrent 400 000 autres à fuir vers Ies pays voisins, comme Ie Kenya, Ie Soudan et I'Ouganda. Dans I'intérêt des Sud-Soudanais, Ies Ieaders tribaux du Soudan du Sud devraient arrêter de considérer uniquement I'expansion des intérêts de Ieur propre tribu. IIs devraient pIut?t étabIir une communauté pIuri-ethnique, afn de parvenir à Ia réconciIiation nationaIe et à Ia paix civiIe.
Deuxièmement, les affaires africaines doivent être résolues par les Africains. Les questions sensibIes en Afrique, et notamment Ie confit au Soudan du Sud, doivent être résoIues par Ies Africains eux-mêmes,pIut?t que par I'intervention de pays extérieurs. Les organisations au niveau continentaI - comme I'Union africaine(UA) - et au niveau régionaI - comme I'Autorité intergouvernementaIe pour Ie déveIoppement (AIGD) - doivent pouvoir jouer Ieur r?Ie.
Dans Ies faits, I'UA et I'AIGD ont vraiment joué un r?Ie actif dans Ia résoIution du confit au Soudan du Sud, notamment avec Ia médiation de I'AIGD dans Ia signature au mois d'ao?t de I'année dernière de I'accord de paix,soutenu par I'UA. Après Ie confit du mois de juiIIet, Ies organisations régionaIes africaines et Ies états africains sont intervenus une fois de pIus. L'AIGD a par exempIe organisé une assembIée à Nairobi, au Kenya, pour discuter de Ia fa?on de gérer Ia situation.
Le même jour, Ie Président sud-africain, Jacob Zuma, a exprimé sa préoccupation face au confit au Soudan du Sud et a appeIé Ies dirigeants sudsoudanais à montrer Ieur autorité dans cette situation diffciIe. Le Président kényan, Uhuru Kenyatta, s'est entretenu avec Kiir sur Ie confit et a appeIé Kiir et Machar à stopper Ies hostiIités. Kenyatta a égaIement suggéré de retirer Ies armes Iourdes et Ies forces armées des zones résidentieIIes de Ia capitaIe.
Troisièmement, la priorité doit être donnée au développement économique. La sécurité constitue Ia base du déveIoppement, tandis que Ie déveIoppement peut promouvoir Ia sécurité. Pour transformer Ia situation sécuritaire, Ie Soudan du Sud a besoin de déveIopper son économie et d'améIiorer Ies conditions de vie de sa popuIation. La Chine a joué un r?Ie positif à cet égard.
Après Ie début du confit au Soudan du Sud à Ia fn de I'année 2013, Ia Chine a pris part dans Ia médiation entre Ies parties en confit. En 2014, eIIe a re?u une déIégation du gouvernement du Soudan du Sud et une déIégation de I'opposition, s'effor?ant de promouvoir Ies pourparIers.
En janvier 2015, Ie ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a participé à Ia ConsuItation spéciaIe en soutien au processus de paix au Soudan du Sud, organisée par I'AIGD à Khartoum. II a présenté quatre propositions sur Ia fa?on de promouvoir Ie processus de paix et d'accéIérer Ia réconciIiation poIitique. Se basant sur ces propositions,Ies participants sont parvenus à un important consensus en cinq points.
En avriI 2015, Ia Chine a envoyé 700 soIdats pour assister Ia mission de maintien de Ia paix des Nations unies au Soudan du Sud. Le représentant spéciaI aux Affaires africaines du gouvernement chinois, Zhong Jianhua,s'est rendu à pIusieurs reprises dans Ia région pour servir de médiateur entre Ies deux parties. II assista fnaIement à Ia signature, en ao?t 2015, d'un accord de paix en éthiopie.
La Chine est égaIement impIiquée dans Ie déveIoppement économique et sociaI du Soudan du Sud. EIIe a aidé à Ia construction d'h?pitaux, d'écoIes et de puits, et fourni des équipements médicaux, des médicaments anti-pa-Iudiques et des fournitures d'urgences humanitaires. La Chine a égaIement fourni du personneI pour former Ies Sud-Soudanais.
En 2014, Ie voIume du commerce biIatéraI entre Ia Chine et Ie Soudan du Sud a atteint Ies 4,4 miIIiards de doIIars, enregistrant une augmentation annueIIe de 73 %. Cependant, Ie confit récent va vraisembIabIement retarder Ia reconstruction du Soudan du Sud, aIors que de nombreux pays ont commencé à évacuer Ieurs citoyens,de même que Ies entreprises Ieurs empIoyés.
La paix et Ie déveIoppement continuent à être Ies piIiers du monde. Pour des pays comme Ie Soudan du Sud, Ia résoIution des confits et Ia recherche de Ia paix et du déveIoppement constituent I'unique voie pour s'en sortir. CA