par Aly Diouf et Guo Kai
Lors de sa visite d’état au Sénégal en mai 2017, le vice-président de la Chine Li Yuanchao a insisté pour inclure dans son itinéraire chargé un arrêt dans le Parc industriel de Diamniadio. Sur place, il y a salué le ? travail remarquab le (…) concernant la conception, la construction et l’élaboration des politiques de règ lementation ? fait par le Sénégal dans cette zone économique spécia le (ZES). Tout en encourageant les sociétés chinoises à venir s’y instal ler, iLa aussi invité les autorités sénégalaises à réfléchir sur une stratégie pouvant leur permettre d’y attirer davantage d’entreprises.
Cette visite revêtait une forte va leur symbolique, surtout quand on connait tous les espoirs que le SénégaLa mis dans ce parc industriel. En effet, le pays voit dans les ZES comme Diamniadio la clé qui lui permettra de réaliser son industrialisation.
La Chine s’est d’ail leurs impliquée dès le début a finde transformer ces espoirs en réalité. En effet, la première phase de la ZES a été réalisée par une grande société chinoise – la China Geology Overseas Construction Group (CGCOC). Pour ce faire,CGCOC s’est inspirée du modè le chinois, qui depuis l’ouverture de la zone économique spécia le à Shenzhen au début des années 1970, est un pionnier dans ce domaine.
? Actuel lement les quatre hangars ont été réservés. le groupe CGCOC a investi une usine des tuyaux PVC dans le parc. dans les trois ans à venir, l’investissement total de l’usine atteindra 3 milliards de FCFA(5,5 millions de dollars) ?, a indiqué Wu Jiaxuan, de la Direction Marketing et Opération de CGCOC au Sénégal. Trois autres hangars ont été réservés par une entreprise chinoise d’emballage, une entreprise chinoise d’immobilier, et une entreprise tunisienne, ajoute-t-il. D’ail leurs, des investisseurs chinois, présents à Dakar lors du 3eforum ? Investir en Afrique ? qui s’est déroulé du 25 au 27 septembre 2017 à Dakar, ont visité ledit parc.
? L’aménagement du Parc industriel de Diamniadio, qui est d’une superficie de 25 hectares, s’effectue en deux temps. Dans la première phase, un espace de 13 hectares a été construit, grace à un investissement de 25 milliards de FCFA (environ 46 millions de dollars) du Sénégal ?, souligne le ministre de l’économie, des Finances et du Plan, Amadou Ba. le parc permettra l’augmentation du volume des investissements directs étrangers et la création de 15 000 emplois directs et 8 000 emplois indirects.
Dans la deuxième phase, poursuit Amadou Ba, il s’agira de créer un écosystème de services à travers notamment des incitations performantes, susceptib les d’améliorer considérab lement le climat des affaires. ? Ce mécanisme sera administré par l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux et le développeur qu’est la Société des infrastructures d’affaires atlantique (SIAA), opérant dans le cadre d’un partenariat public-privé ?, a-t-iLannoncé.Et d’ajouter que la SIAA va mobiliser des ressources d’un montant de 60 milliards de FCFA (110,4 millions de dollars), dans cette deuxième phase d’investissements,pour l’aménagement de la ZES.
le Sénégal s’est résolument engagé dans la mise en place des ZES qui seront prioritairement orientées vers le développement de l’agrobusiness, des technologies de l’information et de la communication, du tourisme, de l’offre de services médicaux,d’industries manufacturières et de services. le gouvernement a fait de leur création l’une de ses stratégies pour atteindre l’objectif de l’axe 1 du Plan Sénégal émergent (PSE) : la transformation structurel le de l’économie.
le parc industriel de Diamniadio jouera un r? le clé dans l'industrialisation du Sénégal.
Selon le ministre de la Promotion des investissements et des Partenariats et du Développement des téléservices de l’état,Khoudia Mbaye, ? L’une des contraintes les plus prégnantes, c’est la question des facteurs de production et leur offre insuffisante.Il nous appara?t uti le de pallier cette offre.C’est pourquoi le gouvernement réfléchit,depuis trois ans, à la mise en ?uvre de politiques liées à la création de ZES. El les sont universel lement reconnues comme étant les porte-étendards des nations émergentes ?.
En effet, le SénégaLa prévu d’implanter au total dix ZES à travers le pays, prenant la forme d’agropo les intégrées, de p? les industriels et d’un hub minier régional. L’aménagement de ces dernières est confié à l’Agence d’aménagement et de promotion des sites industriels. Selon son directeur général, Momath Ba, les ZES décou lent d’une nécessité de rééquilibrer les implantations industriel les du pays fortement concentrées à Dakar, au détriment des autres régions. Il s’agit aussi de réorganiser le système productif en le réorientant vers de nouveaux secteurs et en renfor?ant les capacités managéria les nécessaires à la promotion d’industries compétitives.
? Outre la disponibilité des facteurs de production, ces zones présentent un intérêt majeur par le renforcement de la productivité du capital et du travaiLainsi que des relations intersectoriel les pouvant aider à atteindre les objectifs contenus dans le PSE,à savoir porter la croissance à 8 %, multiplier le PIB par habitant par 1,5 et créer 600 000 emplois ?, a soutenu M. Mbaye. ? L’un des principaux objectifs du gouvernement est de faire du Sénégal une destination privilégiée des investissements privés en vue de la création de richesses et d’emplois ?,soutient de son c?té le porte-paro le du gouvernement, Seydou Gueye.
La réussite des ZES passe par un changement des comportements, des mentalités, par la bonne gouvernance,une volonté profonde de leadership et de l’état d’aider son secteur privé.
ARISTIDE TINO ADEDIRAN président de l’Union des entreprises du domaine industriel de Dakar
le SénégaLa fait ses premières tentatives avec les ZES dès 1976, avec la Société pour l’aménagement et la promotion des zones industriel les. le pays avait aussi mis sur pied la Société du domaine industriel de Dakar, mais cette dernière a été dissoute en 2004. Selon l’administrateur délégué des ZES, Aliou Mara, ? des le?ons sont tirées des échecs du passé et des lois portant sur les dispositifs organisationnels adoptés, un organe de régulation et un comité paritaire public-privé mis en place ; en plus de l’amélioration de l’environnement des affaires ?.
Plusieurs mesures ont d’ail leurs été prises à la suite d’une étude sur les ZES réalisée en mars 2017. Pour Aristide Tino Adediran,président de l’Union des entreprises du domaine industriel de Dakar, le Sénégal dispose de fortes potentialités pour réussir son intégration économique à l’échel le mondia le.Cependant, insiste-t-il, ? la réussite des ZES passe par un changement des comportements, des mentalités, par la bonne gouvernance, une volonté profonde de leadership et de l’état d’aider son secteur privé ?. CA