Par LI YAQI
Des objets d’artisanat en laque sont exposés à l’Institut des beaux-arts et de design de l’Université de Chengdu.
Selon une enquête publiée parChina Youth Dailycette année, plus de 90 % des jeunes s’intéressent à la culture locale de leur destination de voyage,notamment les us et coutumes et le patrimoine culturel immatériel.C’est ce qui fait l’attrait de Chengdu auprès des jeunes.
Ces dernières années, le patrimoine culturel immatériel de Chengdu a été promu sur la scène internationale.Durant l’Universiade de Chengdu du 28 juillet au 8 ao?t 2023, un large public international a pu prendre connaissance d’un grand nombre d’éléments du patrimoine culturel immatériel, tels que lebianlian(changement de masque) de l’opéra du Sichuan, ou encore la laque de Chengdu.
La laque de Chengdu, qui remonte à plus de 3 000 ans,date des dynasties Shang et Zhou et a prospéré sous les dynasties Han et Tang.Depuis l’époque des Royaumes combattants (475 av.J.-C.), Chengdu est riche en laque et cinabre, qui constituent les principaux matériaux pour la composition des pièces.
En 2006, la laque de Chengdu a figuré sur la première liste du patrimoine culturel immatériel de niveau national, puis sur la première liste des techniques protégées de niveau national.L’atelier de laques de Chengdu est un lieu de démonstration pour la protection de cet artisanat,accueillant un grand nombre d’apprentis.
Yang Chen, de Chengdu, s’est prise de passion pour la laque après une séance d’initiation d’une demi-journée dans l’atelier.Elle apprend depuis cette technique pendant son temps libre.Elle pensait que seuls de vieux ma?tres travaillaient dans l’atelier.En fait, 70 % des héritiers de cet artisanat sont des jeunes, ce qui l’a touchée.Avec l’aide de son ma?tre, Yang Chen a fabriqué un signet laqué.Elle a également acheté une bo?te hexagonale laquée avec une grue au sommet vermillon.Elle trouve que les veines et les couleurs des laques varient beaucoup sous la lumière, ce qu’un objectif de caméra ne peut que difficilement capturer.Elle conseille à ses frères et s?urs de visiter l’atelier et surtout de mettre la main à la pate.
L’atelier de laques de Chengdu se trouve au 72 rue Shuhua, dans l’arrondissement de Qingyang, à quelques centaines de mètres de Kuanzhai Xiangzi.La construction, en forme du caractère chinois ? 井 ?, est simple, ancienne et propice à la tranquillité.Sur le mur en face de la porte de l’atelier figurent quatre gros caractères chinois laqués ? 成都漆器 ? (laques de Chengdu).L’atelier a été relocalisé et reconstruit en 1972 avant d’être mis en service en 1975.Il est le témoin de la transmission de la laque et est devenu une carte de visite culturelle de Chengdu.
? Quand tu entres dans l’atelier, tu peux sentir que le temps y est figé.Voyant les laques sous les rayons de soleil,tu t’émouvras ?, déclare Cui Xi, qui a été bouleversée de la diligence dont font preuve des ma?tres de laque.Après avoir visité l’atelier, elle a pris connaissance de la technique de laque.De nombreux jeunes tels que Yang Chen et Cui Xi passent un bon weekend à Chengdu pour découvrir le patrimoine culturel immatériel.
Yang Li, ma?tresse artisane d’art de 71 ans, sculpte sur une plaque en laque,à Chengdu (Sichuan), le 24 novembre 2020.
Avec sa longue histoire et sa culture riche, Chengdu est un lieu idéal pour faire un voyage d’études.Selon un rapport publié par Ctrip, il y a eu 7 fois plus de voyages en famille à Chengdu pendant les vacances d’été de cette année par rapport à l’an passé.Les voyages d’études sont une tradition culturelle en Chine.? Pour enrichir ses connaissances, il faut beaucoup voyager et beaucoup lire ?, préconisaient les anciens, mettant l’accent sur? la cohérence entre la connaissance et la pratique ?.En 2016, le ministère de l’éducation a proposé d’intégrer les voyages d’études dans les projets d’enseignement des écoles primaire et secondaire, stimulant ainsi le secteur.
Pour faire conna?tre le patrimoine culturel immatériel de Chengdu auprès de plus de jeunes, Chengdu Culture a proposé une série de voyages d’études.Le 14 juillet, le premier voyage a démarré.Plus de 20 enfants de moins de 12 ans sont venus dans l’atelier de laques de Chengdu.Ils ont profité de cette occasion pour visiter chaque coin de l’atelier et observer les ma?tres appliquer la peinture, faire de la sculpture et effectuer le polissage.Ils ont constaté que les laques de Chengdu ne sont pas tous en bois, ils peuvent aussi être en porcelaine, en métal, en cuir et en verre.La fabrication d’un laque demande un mois à deux ans avec 30 à 72 étapes de fabrication.
à la fin de leur visite dans la matinée, les enfants ont rencontré des athlètes étrangers qui ont participé à l’Universiade de Chengdu.Dans l’après-midi, ils ont participé à la fabrication de boules laquées.Zheng En, grand ma?tre des beaux-arts et héritier du patrimoine culturel immatériel de l’arrondissement de Jinjiang de Chengdu, travaille la laque depuis plus de 20 ans.Il a appris aux enfants à confectionner des boules laquées, leur expliquant les sept procédés et les dizaines d’étapes nécessaires à leur fabrication.Après avoir fabriqué les boules laquées, les enfants ont rendu visite à Yang Li, directrice du centre d’apprentissage et de transmission de la laque de Chengdu, qui travaille la laque depuis près de 50 ans.Elle leur a présenté un spécimen d’un bois laqué d’une hauteur de 2 m et les connaissances sur la laque.
Selon Mme Yang, la laque est à la fois une technique et un art.Comme le dit un proverbe chinois, ? hériter tout en gardant la créativité, innover tout en gardant les traditions en vie ?, la laque de Chengdu se caractérise par ses techniques spécifiques grace à l’application, à l’innovation et au développement des artisans.? La commercialisation est la meilleure protection tandis que l’utilisation est la meilleure transmission ?, remarque-t-elle.Elle espère que plus de jeunes pourront conna?tre et tomber amoureux de la laque pour la transmettre à travers leur voyage d’études.
Les voyages d’études à Chengdu permettent de découvrir la beauté du patrimoine culturel immatériel de la ville, de comprendre l’esprit des artisans, d’expérimenter la fabrication des produits culturels et, le plus important,de semer la graine de la transmission du patrimoine culturel immatériel.