Alors même que la visite des divers sites du patrimoine culturel mondial est devenue un incontournable pour de nombreux voyageurs à travers le monde, un mouvement discret s’est opéré ces dernières années : de plus en plus, l’attention se tourne vers le patrimoine culturel immatériel. Il s’agit de formes d’expression et de techniques aussi diverses que la danse, les arts, l’artisanat et les opéras.
En 2003, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO)a adopté la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, afin de garantir la protection et la promotion de cette ressource pour les générations présentes et futures.
La Chine possède à l’heure actuelle 39 patrimoines culturels immatériels inscrits sur les listes de l’UNESCO, en plus des centaines de milliers de patrimoines inscrits sur sa liste nationale. Ceux-ci touchent à tout, allant de la médecine aux coutumes et sports populaires,en passant par la musique, la nourriture et la calligraphie.
La Chine a mis en place une pléiade d’initiatives visant à garantir la sauvegarde de son patrimoine culturel immatériel. Une fondation à cet effet a notamment été lancée par la prestigieuse université Tsinghua de Beijing en mars.De plus, le patrimoine culturel immatériel est maintenant intégré dans le cursus scolaire afin de hausser la prise de conscience de la jeune génération quant à l’importance de préserver cette ressource précieuse.
En effet, l’un des plus grands défis de la Chine consiste à sensibiliser la génération montante à la pertinence de son riche patrimoine immatériel. Des programmes tels que ceux de l’Association nationale pour la protection du patrimoine culturel immatériel jouent un r?le essentiel dans la promotion, la protection et la transmission des techniques culturelles traditionnelles. Sans une participation réelle du public, il a peu d’espoir que le patrimoine culturel immatériel puisse survivre à l’épreuve du temps.
Pour cette raison, le gouvernement, les ONG et la société en général insistent beaucoup pour que cet héritage retrouve sa place dans la vie moderne. Celui-ci doit s’adapter au marché,avec l’aide duquel il espère survivre. Cela signifie devenir accessible tout en conservant son originalité historique.
En Afrique, les mesures en faveur de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel gagnent également du terrain. L’érythrée a récemment mis en place le Comité national pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ; le Burkina Faso a conclu un accord sur six ans visant à documenter et promouvoir son patrimoine culturel immatériel ; et Djibouti a organisé un atelier national dans lequel son Président s’est engagé à faire de la promotion de la culture une priorité nationale pour renforcer l’identité nationale et la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
Le patrimoine culturel immatériel n’est pas qu’une attraction touristique ; c’est un attribut qui constitue l’ame d’une nation. Il doit être préservé à tout prix. CA